17
Février
2020
|
00:02
Europe/Amsterdam

Vacheron Constantin et les femmes, une histoire au fil du temps

La Belle Haute Horlogerie telle que Vacheron Constantin la conçoit naît chaque jour depuis 265 ans et s’adresse autant aux femmes qu’aux hommes. Des premières montres de poche féminines du tournant du 18ème siècle aux montres bracelets contemporaines, le patrimoine de la Maison témoigne de sa formidable capacité à saisir l’esprit de son époque tout en répondant aux attentes de la gent féminine. Objets fonctionnels ou d’apparat, montres bijoux ou sportives, les créations féminines de Vacheron Constantin incarnent l’évolution des sensibilités artistiques, des courants vestimentaires comme des codes et usages sociétaux. Une créativité esthétique et technique sans cesse renouvelée, inspirée par les femmes, pour les femmes.

 

Une plongée dans les registres de Vacheron Constantin permet de retracer la production de pièces uniques spécialement réalisées pour les femmes, à leur demande, au tournant du 18ème siècle. A l’époque, les hauts dignitaires des cours européennes arborent la montre comme un attribut fonctionnel. Souvent portée en châtelaine, elle est aussi un sujet de discussions, objet d’apparat qui témoigne d’un statut social particulier.

 

Au tournant du 18ème siècle, l’heure est aux premières complications

A l’instar de la Comtesse du Luchapt ou de la Reine de Roumanie, Elisabeth Pauline Ottilie Louise de Wield, dont quelques échanges épistolaires émaillent les archives de la Maison, les femmes ont leur mot à dire. La montre est alors perçue comme un bijou qui donne l’heure, une pièce d’orfèvrerie qui s’accorde aux toilettes précieuses, comme en témoigne une montre de poche en or jaune Vacheron Constantin de 1815, dont la carrure est finement gravée d’un motif floral rehaussé de grenats.

Cette clientèle exigeante est aussi très friande de complications utiles telle la sonnerie, un savoir-faire dans lequel la réputation de Vacheron Constantin n’est déjà plus à faire. Parmi les pièces les plus anciennes du patrimoine de la Maison, une montre de 1838 sculptée dans l’or jaune trouve place dans la poche des robes de ces dames ou se porte en pendentif : elle se distingue par sa complication répétition à quarts et une petite seconde décentrée sur le cadran guilloché, gravé d’un motif de fleurs.

 

Au tournant du 19ème siècle, la montre conquiert le poignet des dames

Au cours de la seconde moitié du 19ème siècle, les boîtiers savonnettes prennent de la couleur et se parent d’émail translucide généralement monochrome pour être parfaitement assortis à la teinte d’une robe, telle cette pièce Vacheron Constantin de 1887. Les couvercles se drapent alors de pierres précieuses et de perles, de volutes émaillées, de gravures en arabesques, souvent inspirées de motifs floraux selon les goûts des commanditaires. La montre quitte la poche et se plaît en pendentif, en châtelaine ou en broche. A la fin du siècle, l’allure de la femme évolue et, déjà, Vacheron Constantin saisit les sensibilités de son époque et les courants insufflés par les tailleurs parisiens.

Au début du 20ème siècle, les manches des robes raccourcissent et les bras se dénudent : l’heure est aux toutes premières montres bracelets. Même s'il n'était pas tout à fait accepté par la société que les femmes portent leur montre au poignet, Vacheron Constantin a fait preuve d’audace. Il est à noter que quelques très rares exemples de modèles féminins montés sur bracelet apparaissent déjà dès la fin du 19ème siècle au sein de la Maison. En témoigne une pièce datée de 1889, probablement présentée à l’occasion de l’Exposition Universelle de Paris : il s’agit de la plus ancienne montre de poignet connue à ce jour dans le patrimoine de Vacheron Constantin. Son boîtier ciselé et serti de diamants est prolongé par un bracelet rigide arborant une sculpture de deux déesses ailées. Subtile originalité de la pièce, le mouvement se remonte par la lunette tournante crantée. Une audace toute féminine !

 

Début du 20ème siècle, la créativité se fait effervescente

Au début du 20ème siècle, la montre dame ne résiste pas au rayonnement des influences parisiennes. Les décors de perles et de gravures ciselées comme des dentelles, l’association de la nacre et des pierres de couleur, précieuses et semi-précieuses, du jade mais aussi l’usage de la laque et d’émaux multicolores parent de multiples montres pendentifs de style Art Nouveau. Sous l’influence de Ferdinand Verger, l’agent français avec lequel Vacheron Constantin collabore depuis 1879, la montre se fait bijou, révélant de merveilleux camées inspirés par l’art asiatique ou la Grèce antique.

Dans les années 1920, Vacheron Constantin embrasse également les codes de l’Art Déco. La silhouette des montres se débride : place aux lignes pures et rigoureuses de boîtiers tour à tour ovales ou rectangulaires, carrés ou sculptés selon des formes asymétriques généralement serties de pierres en deux tonalités. La créativité est effervescente. La pièce Vacheron Constantin de 1923 mise en forme offre un exemple frappant de cette tendance avec son boîtier en or gris et son cadran hexagonal souligné de diamants et de saphirs. A ces montres joaillières répondent également des modèles plus discrets, qui s’accordent aux besoins des femmes souhaitant pouvoir lire l’heure en toutes circonstances, au quotidien ou lors des soirées mondaines. Vacheron Constantin continue ainsi de produire quelques montres de poche, comme l’illustre sa montre « surprise » de 1929 en or gris serti de 18 rubis cabochons.

Dans les années 1930, malgré une conjoncture difficile et des temps moroses suite au crach boursier de 1929, Vacheron Constantin continue de donner vie à de superbes montres joaillières, comme la référence de 1937. Sertis de diamants taille brillant, baguette ou losange, son boîtier et son bracelet sont manufacturés en platine, un matériau très apprécié pour son aspect moderne. L’heure et la minute sont cadencées par un minuscule calibre ovale. A cette époque, face à la forte demande de montres de formes variées, Vacheron Constantin développe des calibres miniaturisés, plus adaptés aux petites dimensions des boîtiers. La Maison présente le calibre 7’’’, dit « baguette » de par sa taille (21,5 x 6,5 mm), principalement utilisé en joaillerie horlogère. Ce mouvement est doté d’un système breveté de protection du balancier contre les chocs, renforçant sa solidité.

 

La Belle Haute Horlogerie au féminin

A partir des années 1940, les femmes portent la montre quasi exclusivement au poignet. Les lignes géométriques de la période Art Déco ont progressivement cédé la place à des formes plus voluptueuses. Conçues comme des bijoux qui disent l’heure, les montres à secret sont alors particulièrement appréciées et Vacheron Constantin s’emploie à déployer une formidable inventivité stylistique au travers de ses designs illustrant parfaitement l’ère moderne. La montre prend du volume et le boîtier est alors la plupart du temps parfaitement intégré au bracelet grâce à un travail scrupuleux porté sur la conception des attaches. Plusieurs pièces présentées à partir de 1942 au salon Montres et Bijoux à Genève illustrent cette audace créative avec d’imposants bracelets aux larges maillons en or, tels ceux de la référence de 1946.

Dans le sillage de ces formes décomplexées, les folles années 1970 constituent aussi un formidable vivier d’inspiration pour la Maison, dont une création sera d’ailleurs honorée du prix Prestige de la France en 1972, qui récompense alors des innovations en matière de design dans divers domaines industriels. Cette montre, alors baptisée « 1972 », se distingue non seulement par la forme asymétrique de son boîtier mais aussi par son bracelet en or intégré à la carrure. Une parfaite illustration des codes de l’époque où la montre pour femme s’appuie sur une géométrie complexe - losanges, trapèzes, ovales. Au cours de cette même décennie, les couleurs exaltent et le sertissage est de mise. Vacheron Constantin livrera à la fin des années 1970 l’incroyable montre Kallista aux 118 diamants taille émeraude, pesant chacun entre 1,2 et 4 carats – signifiant « la plus belle » en grec – née d’une collaboration avec le designer Raymond Moretti.

Dans le courant des décennies suivantes naîtront les collections phares de Vacheron Constantin qui s’adresseront aussi bien aux femmes qu’aux hommes. Invitation au voyage, les lignes sportives de la collection Overseas se déclinent au féminin avec des diamètres de boîtiers adaptés aux poignets les plus fins. La sophistication technique et le raffinement esthétique propres aux collections Traditionnelle et Patrimony se dévoilent aussi dans des atours précieux et délicats : soulignés de nacre ou de diamants, équipés de mouvements de Haute Horlogerie, manuels ou automatiques, dont une complication phase de lune très appréciée par les dames, ces modèles se parent d’une élégance toute féminine. Dès lors, chacun de ces garde-temps illustre le souhait de la Maison d’accompagner au mieux les femmes avec style et précision. Une volonté qui s’exprime aujourd’hui à travers la nouvelle collection Égérie. Inspirée par l’univers de la Haute Couture et les codes esthétiques ancrés dans l’histoire de Vacheron Constantin, elle fait l’éloge d’une femme « One of not many » charismatique et sensible au savoir-faire horloger. A l’image de chacune des créations féminines de la Maison, depuis plus de 200 ans.

-----------------------------------------------------------------------

Résumé:

Au fil du temps, Vacheron Constantin a toujours accordé une belle importance aux attentes des femmes en s’imprégnant des sensibilités et des courants esthétiques. Créés sur-mesure au tournant du 18ème siècle et tout au long du 19ème siècle, elles ont été éditées en petites séries limitées dans le courant du 20ème siècle. Sportives, élégantes ou joaillières, les montres pour dame créées depuis lors par la Maison illustrent la volonté de continuer à accompagner au mieux les femmes avec style et précision. A l’image de la collection Égérie lancée en 2020, qui incarne le nouveau visage de la féminité horlogère selon Vacheron Constantin. Inspirée par l’univers de la Haute Couture, imaginée pour les femmes, elle saisit l’esprit de son époque, à l’instar de chacune des créations féminines de la Maison, depuis plus de 200 ans.